En ce début de saison, la scène artistique bruxelloise rend hommage à une, sinon la plus grande figure de la littérature francophone belge, Maurice Maeterlinck. Le Théâtre National et La Monnaie mettent en scène « Les aveugles » et « Le silence des ombres ». Voilà un homme que je voulais en Une …Lire la suite
Figure de proue du symbolisme, Maurice Maeterlinck , né à Gand en 1862, est un poète dramaturge, et essayiste. Avocat de formation, il abandonne rapidement sa carrière pour se consacrer à sa passion en écrivant des poèmes pour des revues littéraires. En 1889, alors âgé de 27 ans, il publie son premier recueil « Serres chaudes ».
« Nous vivons plus souvent avec nos spectres qu’avec les vivants qui nous entourent. »
Maurice Maeterlinck
Dès lors, il s’oriente vers l’écriture destinée au théâtre et publie pas moins de 8 pièces entre 1889 et 1894. Ses oeuvres, tout comme celles d’autres grands dramaturges, vont venir bouleverser l’approche de la conception classique de la dramaturgie.
La destinée comme inspiration
La mort, comme dans « Les aveugles » ou « Le silence des ombres » , est magnifiée par des personnages représentant généralement la destinée ou la fatalité, et se révélant aux autres comme étant plus cruels finalement que la mort elle-même.
Il obtient la reconnaissance avec « L’Oiseau bleu » (1908), créé pour le Théâtre d’art de Moscou , pièce traduite dans plusieurs langues, et adaptée à plusieurs reprises, notamment aux Etats-Unis, en Angleterre, et même au Japon.
Par la suite, Maurice Maeterlinck se tournera vers des essais métaphysiques et philosophiques.
Exilé aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale, il publiera « Bulles bleues » et « la vie des abeilles » . Il décède à Nice en 1949.
Figure du symbolisme en Europe
Chaque année, le prix Maeterlinck récompense notamment l’acteur et l’actrice de théâtre de l’année. Le 23 septembre 2019, il récompensait « Sylvia » meilleure réalisation artistique et technique de Fabrice Murgia. Quoi de plus beau que de lui rendre hommage avec « Les aveugles » en novembre prochain avec l’immense Josse de Pauw.
Maurice Maeterlinck reste aujourd’hui célèbre pour son oeuvre Pelléas et Mélisande et comme figure emblématique du symbolisme européen. Il laisse derrière lui des oeuvres magistrales à re(dé)couvrir.
Maeterlinck nous renvoie face à nos peurs, notre destin et l’inexorable fatalité qu’est la mort. Dans les deux pièces présentées « Les aveugles » mise en scène par Josse De Pauw au Théâtre National et « Le silence des ombres » par dirigé par Benjamin Attahir à La Monnaie, on assiste à la présentation certes de la mort et aussi de l’indicible et l’invisible.